Amitié : la religion est-elle importante ?

Quelle place la religion occupe-t-elle à l’école ? L’ouvrage Les jeunes, l’école et la religion analyse les résultats d'une grande enquête menée auprès de milliers de jeunes Européens. Une étude des programmes, du rôle et des difficultés des enseignants complète les enseignements tirés des différents points de vue des élèves. Extraits.

 

Une société multiculturelle

Les élèves que nous avons rencontrés ressentent la société multiculturelle comme une évidence, à la différence de leurs parents semble-t-il, ce qu'explique cette autre jeune fille musulmane : “Oui c'est une question de génération. Surtout pour des immigrés. Quand on a vécu en France, on sait qu'il y a des personnes qui ne sont pas de la même religion que nous et qu'on doit vivre avec.”

À l'école et après l'école, les élèves évoluent d'ailleurs, pour leur ensemble, dans un contexte marqué par la pluralité religieuse et non religieuse, à l'exception cependant de ceux fréquentant certains établissements de banlieue où il existe une homogénéité sociale qui se double parfois, du moins dans certaines classes, d'une homogénéité religieuse (classes modestes et musulmanes).

Des amis qui n’ont pas forcément la même religion

Cependant, d'une façon générale, d'après les questionnaires, 76 % d'entre eux ont des amis qui ont des religions différentes. À l'école, les adolescents fréquentent des camarades d'autres religions que la leur ou sans religion (pour 72 % d'entre eux) et refusent de ne devenir amis qu'avec des coreligionnaires (pour 85 %). Le même constat vaut, toutes choses égales par ailleurs, pour ce qui se passe à l'extérieur de l'école et durant les temps de loisir.

En dehors du temps scolaire, les élèves ont des amis qui n'ont pas la même religion qu'eux (pour 58 % d'entre eux) et ne voient pas pourquoi ils passeraient leur temps libre avec leurs camarades de même religion (à 84 %). Cependant, la plupart de leurs camarades partagent leur vision de la religion (selon 53 %) alors que ce chiffre n'est plus que de 26 % lorsqu'il s'agit de leurs camarades de classe.

Faut-il y voir un décalage entre les affirmations et les intentions ? Pas nécessairement : 35 % des élèves répondent qu'ils ne connaissent pas la religion de leurs copains. Ces réponses font écho à celles obtenues à propos de l'intérêt porté ou non à la religion de leurs camarades de classe.  

 

Le 15 septembre 2009 Sous la direction de Céline Béraud et Jean-Paul Willaime

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