Psychologie de l’enfant : comment parler de l’injustice en classe ?

Mauvaise note, punition, favoritisme… : votre enfant se sent parfois victime d’injustice à l’école. Comment l’aider à dépasser ce sentiment – fondé ou pas – qui risque de le démotiver ? Explications et conseils de Christine Brunet, psychologue et psychothérapeute.

 

Pourquoi l’enfant ressent-il de l’injustice en classe ?

“Le maître ne m'aime pas.” “Il interroge tout le temps les autres et pas moi”… “Quand l'enfant a le sentiment que l'instituteur ne l'aime pas, le rejette, mieux vaut essayer de comprendre pour quelles raisons il ressent cela”, estime Christine Brunet.

Est-ce parce qu'il a des difficultés à suivre ? Qu'il ne participe jamais à l'oral ? Qu'il est trop bavard en classe ?

Comment l’aider à ne pas se décourager ?

Lorsqu'un enfant se donne du mal, redouble d'efforts et que, finalement, il décroche une mauvaise note, il est légitime qu'il éprouve un profond sentiment d'injustice. “Pour l'aider, on peut lui dire que l'on comprend sa déception. Que nous aussi, plus jeune, nous sommes passés par là”, recommande Christine Brunet.

Avant d'essayer de découvrir où il a pu pécher, on peut lui demander s'il a eu le temps de finir son devoir et si sa leçon était bien comprise. Surtout, pour que l'enfant persévère et ne décroche pas de l'envie de savoir, on s'abstient de le noyer de reproches. A éviter également : la punition. La mauvaise note suffit déjà amplement !

Que faire lorsqu’il est mécontent d’être puni ?

Autre élément pouvant déclencher la protestation de l'enfant : la punition. “Il y a peu de bonne punition, remarque Christine Brunet. Mais il est important de marquer le coup, de lui signifier qu'il n'aurait pas dû.” Pour cela, il est judicieux que le maître s'adapte à l'erreur commise. Petite bêtise égale petite punition, et grosse bêtise égale une punition plus importante…

Et si le “châtiment” est collectif, on tente de faire comprendre à l'enfant qu'il fait partie d'un groupe – ce qui peut présenter des avantages, mais aussi des inconvénients – et que, au sein de celui-ci, chacun a sa part de responsabilité.

Comment réagir si l’injustice en classe est réelle ?

Bien souvent, l'injustice est imaginée, mais elle peut aussi parfois être réelle. Le maître peut se tromper, en punissant, par exemple, un élève à la place d'un autre.

Pour démêler le vrai du faux, la première chose à faire est de mener son enquête. Tant du côté de l'enseignant que de l'enfant. Et comme le remarque Christine Brunet, mieux vaut éviter de dire à ce dernier qu'il est impossible que le maître ait commis une erreur. “On essaye de ne pas stigmatiser l'enfant car l'objectif est qu'il puisse dépasser cette situation et conserve le goût de l'école.”

 

Le 3 novembre 2011 Christine Brunet, psychologue, propos recueillis par C. Bert

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