Relation parents enfants : que faire pour éviter les conflits à l’adolescence ?

Comment maintenir le dialogue avec un adolescent ou une adolescente quand les conflits se répètent ou que leur silence ne favorise pas la communication ? Les conseils de Marion Haza, psychologue.

 

Eviter les mots qui blessent ! 

Parfois, sous l'effet de la colère ou de la fatigue, les adultes prononcent des mots qui blessent les adolescents. Plus qu'ils ne le pensent. “L'adolescent ne sait pas très bien qui il est, souligne la psychologue Marion Haza. Les petites phrases du type ‘Tu n'arriveras jamais à rien’ ou ‘Tu es gros’ l'atteignent profondément parce qu'il n'a pas encore les ressources pour se dire que ce n'est pas vrai.”

Les parents doivent prendre conscience de l'impact de certains mots, faire attention à ceux qu'ils emploient. Dans tous les cas, si des mots durs ont été prononcés pendant un conflit, il faut pouvoir en rediscuter après, quand la situation est apaisée.

Respecter le besoin d’intimité

Tous les parents s'inquiètent des moments où leurs ados ne parlent pas. “Pourtant, souligne Marion Haza, un adolescent a besoin de moments de repli pour se construire.”

Dans ces moments où il se détache des parents, parce qu'il se sent différent, en décalage, il a besoin d'intimité pour se comprendre, savoir qui il est. “L'adolescent ne peut pas être tout le temps présent avec tout le monde, commente Marion Haza, il a besoin de ces moments de maturation.”

Bien sûr, si ce silence est continu, si l'adolescent refuse systématiquement d'entrer en communication avec les autres, il faut s'en inquiéter. Mais si ces moments de silence sont épisodiques, il est important de les respecter.

S’intéresser à eux et à ce qu’ils font, mais pas trop…

Tous les moments de partage autour d'un livre, d'un film, d'un jeu sont à cultiver. Ils permettent parfois d'échanger sur des thèmes difficiles à aborder : la sexualité, la drogue, l'alcool. Il y a mille occasions de s'intéresser à ce qu'ils regardent, lisent, voient. “Il se dit beaucoup de choses pendant les trajets en voiture, sourit Marion Haza. On peut questionner, mais ce n'est pas un interrogatoire !”

Et si les échanges sont bloqués avec les parents, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par d'autres adultes de la famille ou à l'extérieur. Attention, les adolescents doivent pouvoir garder leur jardin secret, en particulier dans le domaine de la sexualité : “Les parents ne sont pas les confidents et vice versa, souligne Marion Haza. Il faut savoir où est son enfant et avec qui. Ce qui s'est dit pendant la soirée, c'est leur histoire…”

 

Le 1 mai 2013 Sophie Coucharrière

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