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Parents

Trop stimuler un bébé peut-il être mauvais pour son développement ?

Même si un bébé est, dès ses premiers mois, avide de sensations et de communication, il faut veiller à ne pas le stimuler de manière excessive. Les conseils de Chantal de Truchis, psychologue de la petite enfance.

 

Quels peuvent être les effets négatifs d’une stimulation excessive ?

Chantal de Truchis : Si stimuler un bébé peut lui donner le désir de progresser plus rapidement, les enfants qui le sont trop deviennent particulièrement dépendants du regard de l'adulte et, souvent, en attente d'une approbation.

Cette quête d'encouragement se manifeste parfois par un comportement plus vif mais aussi plus turbulent, agité, dans l'intention de se faire remarquer et admirer. La stimulation nuit alors à la concentration du bébé, uniquement focalisé sur les réactions de l'adulte.

Jusqu'au point de penser que ses sentiments sont moins importants que la satisfaction de ses parents. Demander souvent à un bébé des réalisations dont il n'est pas encore capable, comme tenir une cuillère, risque de provoquer chez lui un sentiment d'échec et un manque de confiance en lui.

Quelles sont les limites à s’imposer en tant que parent ?

C. de T. : Le rôle des parents est d'aménager et d'enrichir progressivement un espace de liberté au sein duquel le bébé va se développer à son rythme. Mais attention, respecter le rythme d'un enfant ne signifie pas répondre “oui” à toutes ses demandes. Il est indispensable pour un tout-petit de se sentir “contenu” dans un cadre, à la fois physique (une pièce, un parc…), psychique (ce qui est attendu, refusé…) et temporel (“Tu peux jouer jusqu'au moment du repas.”)

L'enfant teste sans arrêt les limites qui lui sont fixées, car il a besoin de la durée pour comprendre qu'elles sont permanentes. L'écoute est essentielle : il n'est pas toujours aisé pour les parents de comprendre ce que leur bébé ressent. Ils ont tendance à anticiper ses désirs, et à ne pas attendre qu'il s'exprime. Pourquoi ne pas s'entraîner à le regarder, à écouter ses vocalises et essayer de comprendre son langage ?

Cette attitude peut sembler contradictoire avec les valeurs actuelles d'hyperstimulation. Une bonne écoute est pourtant la base d'une communication réussie avec son enfant, tel qu'il est, lui, pour lui offrir la sécurité intérieure dont il a besoin.

 

Le 13 avril 2011 Chantal de Truchis, psychologue de la petite enfance et auteur de l’ouvrage “L’Éveil de votre enfant”. Propos recueillis par Nathalie Michel.

Eveil de bébé : 4 règles d’or

• Ne pas poser le bébé dans une position qu'il ne maîtrise pas encore (assis calé entre des coussins par exemple) : cela l'empêcherait de découvrir et de développer ses capacités motrices.

• Éviter ce qui risque d'entraver sa liberté de mouvement : transat, vêtements serrés, chaussures…

• Très peu l'aider dans ses initiatives : lui laisser la plus grande part du travail d'exploration et de recherche de la solution.

• Privilégier le plaisir du jeu, éviter de le transformer en apprentissage. Ne pas chercher déjà à “enseigner”.

Premiers jouets, premières surprises

Voici les objets ou jouets le plus souvent utilisés spontanément par les bébés :

• De 3 à 6 mois : petit mouchoir de couleur vive, bracelet, hochet léger, etc.

• De 6 à 9 mois : petits objets creux (corbeille légère, cuvette, gobelet, etc.).

• De 9 à 12 mois : objets moins légers (balle, seau, cube, etc.).

• De 10 à 18 mois (âge de l'exploration) : tous les endroits où il peut grimper, ramper, ou glisser dans sa chambre, à la maison et à l'extérieur (canapé, cabane, etc.).

• À partir de 18 mois (âge des activités organisées) : les jouets permettant d'imiter, de construire et d'assembler (dînette, établi, etc.).

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