Education des enfants : comment éviter qu’ils passent trop de temps avec leurs jeux vidéo ?

Les enfants jouent beaucoup aux jeux vidéo. Certains parents s’affolent et craignent l’addiction, d’autres la crise d’épilepsie. Pourtant cette passion n’a pas que des côtés négatifs, si le temps de jeu est limité et encadré par des règles respectées. Explications et conseils de Yann Leroux, psychologue et psychiatre.

 

Fixer des règles et des horaires respectés par tous

Le problème des jeux vidéo, c'est qu'ils sont à portée de manette, tout le temps. Difficile pour un enfant de résister. Pour lui, le temps ne s'écoule pas de la même manière que pour l'adulte souvent pressé. Dans toutes les familles c'est la guerre pour détacher petits (et plus grands !) des écrans.

Bien souvent, un enfant passionné de jeux vidéo angoisse plus ses parents qu'un enfant passionné de lecture. “Ce n'est pas une passion moins louable, commente Yann Leroux, accompagnez-les sans agressivité ! Un enfant qui joue est un enfant qui grandit bien. A partir du moment où il dort suffisamment, mange correctement, fait ses devoirs, prend sa douche, qu'a-t-il d'autre à faire que jouer ?”

Au lieu de gronder ou punir un enfant parce qu'il a joué trop longtemps, il vaut mieux fixer des horaires et des règles respectés par tous. On peut proposer des plages de jeu plus longues le week-end : l'enfant saura qu'il peut alors prévoir d'immenses parties, alors qu'il en choisira de plus courtes en semaine. Il ne sera pas frustré.

Echanger autour du jeu

Quel que soit le jeu auquel il joue, un enfant peut s'agacer, penser qu'il n'est pas bon, traverser des moments difficiles. La présence d'un adulte est importante. “Le jeu est une expérience qui aide à la construction de soi si l'adulte épaule l'enfant. Si l'enfant est seul, le jeu est juste du temps passé”, commente Yann Leroux. Quand l'enfant joue à un jeu vidéo, il est important de ne pas être loin – à faire du repassage ou à lire –, d'écouter ce qui se passe et d'aller de temps en temps voir où il en est.

“Quand l'enfant a fini de jouer, ajoute Yann Leroux, il va raconter sa partie aux parents. C'est un temps d'échange précieux, où l'on peut discuter avec lui de ce qu'il a vécu. Pour l'enfant, toute son expérience se boucle dans ce moment de parole partagée. Il peut alors passer à autre chose.”

Partager en famille le plaisir de jouer

Plus le temps passe, plus les occasions de rencontre avec nos enfants sont rares. Jouer ensemble est un excellent moyen d'échanger. Les jeux vidéo peuvent apporter du temps de plaisir partagé, des expériences communes avec des records dont on se souviendra avec fierté : le jour où j'ai battu papa 6/0 !

“Il serait dommage de se priver de tels moments, commente Yann Leroux. On le voit avec les consoles qui réunissent aujourd'hui la famille : on partage beaucoup de plaisir et même les conflits sont résolus sans trop de difficultés… comme dans une bonne partie de Mille bornes !”

Reste que les jeux coûtent cher et les enfants s'en lassent vite (au même rythme que les cartes ou les toupies à la mode). Heureusement, il existe un marché de l'occasion et de l'échange, cela vaut le coup de s'y intéresser !

 

Le 7 avril 2011 Sophie Coucharrière, avec Yann Leroux, psychologue et psychiatre

• < Page précédente
• 1
• 2
• Page suivante >