Comment rassurer un aîné quand un bébé naît dans une famille recomposée ?

A l’arrivée d’un bébé dans une famille recomposée, les aînés ont parfois du mal à trouver leur place. Ils se posent beaucoup de questions, surtout s’ils ne partagent pas la vie quotidienne du nouveau-né. Comment les rassurer et créer des liens affectifs solides entre adultes et enfants, ainsi que dans la nouvelle fratrie ?

 

Valoriser le rôle de l’aîné

“Un bébé prend beaucoup de place au début, note la psychologue Geneviève Henry. Il faut expliquer aux aînés que c'est une question d'organisation : on va trouver un rythme. Ce qui est certain, c'est que chacun à une place.”

C'est important de les rassurer sur l'amour qu'on leur porte. C'est vrai dans toutes les familles et plus encore quand l'aîné est partagé entre deux foyers. On peut lui faire valoir son rôle de grand frère ou de grande sœur, qui sait faire plus de choses, qui est plus autonome et qui a plus de libertés. “Il y a souvent une différence d'âge entre un aîné et le bébé d'une seconde union, souligne Geneviève Henry, c'est l'occasion de dire au grand qu'il a un vrai rôle de guide à jouer auprès du bébé.”

Rassurer l’enfant sur les liens parentaux

Après la naissance d'un bébé chez l'un ou l'autre de ses parents, un aîné a besoin d'être assuré qu'il gardera chez son parent la même place que le bébé qui vient de naître. “Il faut lui dire que ses parents, même s'ils ne sont plus ensemble, resteront toujours ses parents, indique Geneviève Henry. Les liens conjugaux se sont défaits mais les liens parentaux existent pour toute la vie : il gardera son papa et sa maman, quoi qu'il arrive, quoi que chacun construise.”

Après l'arrivée du bébé dans son nouveau foyer, il est important que le parent continue à favoriser des moments en tête à tête avec son aîné (surtout s'il y a une différence d'âge), à lui consacrer du temps rien qu'à lui, en plus du temps passé en famille avec le bébé. “Si la naissance a lieu chez la maman, ajoute Myriam Cassen, attention que le lien ne se coupe pas avec le père, du fait de la construction côté maternel d'une nouvelle famille.”

Favoriser les liens de la fratrie

Quand on a clairement expliqué aux enfants les liens biologiques qui existent entre eux, rien n'empêche de les laisser vivre un lien affectif “entier” au quotidien. Au contraire ! Le plus important pour une fratrie, c'est sans doute de passer du temps ensemble, partager des moments de jeux, de vie de famille. C'est ce qui créé des liens d'attachement.

“Les liens d'attachement sont primordiaux pour se construire quand on est enfant, souligne Myriam Cassen. Ce sont des liens qui doivent pouvoir se poursuivre, quoi que la vie réserve. Les adultes ne devraient pas confondre conjugal, parental et fraternel. La rupture du sentiment amoureux ne doit pas signifier la rupture des sentiments fraternels…”

 

Le 17 février 2011 Sophie Coucharrière

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