Lycée

Etudes aux USA : “Ma terminale américaine”, un témoignage de Thibault, 16 ans

High school, burgers et pom-pom girls, Thibault a mis le cap vers les Etats-Unis, à Pittsburg, Pennsylvanie, en fin de seconde. Retour sur une année de lycée so rich… Extraits de l’enquête du magazine Phosphore : “Ils ont osé partir, une année de lycée à l'étranger.”

L’arrivée à Pittsburg

“Quand j'ai posé ma valise et réalisé que j'étais là pour un an, j'ai eu une boule au ventre. Je n'étais plus dans l'excitation du voyage : c'était l'aterrissage ! Le premier réveil a été difficile, j'ai mis plusieurs heures à sortir de ma chambre.”

Ma famille d’accueil

“Je savais que le père était pasteur et j'appréhendais un peu la rencontre. Il m'avait prévenu qu'il faudrait les accompagner à la messe et dire une prière à chaque début de repas. Plutôt dépaysant pour quelqu'un qui vient d'une famille athée ! Passé cette impression, je me suis vite senti bien.

Ils ont quatre enfants et un lycéen allemand est arrivé quelques jours après moi pour un échange d'un an. On partageait la même chambre. On a très vite fraternisé avec les autres jeunes de la famille. On sortait ensemble, on jouait au foot… On est restés très proches.”

La langue

“J'avais un bon niveau d'anglais en partant, ça aide ! Après quelques semaines, je comprenais presque tout et je me faisais très bien comprendre. A la fin de l'année, j'étais classé dans les dix meilleurs élèves de ma classe, preuve que la langue n'a pas été une barrière.”

Le lycée

“La vie au lycée est étonnante. On a cours le matin jusqu'à 14 heures. Le reste de la journée est consacré aux activités et, surtout, à l'entraînement sportif. Le foot US et le basket sont deux institutions. Chaque vendredi (jour de match), les équipes et les pom-pom girls viennent en cours avec leur tenue. Ça donne une ambiance incroyable. Lorsqu'il n'y a pas de match, d'autres événements festifs ponctuent la vie au lycée, comme le bal de fin d'année.

Il n'y a pas vraiment de séparation entre les classes d'âge, on se mélange et on est assez soudés. L'ambiance est beaucoup plus détendue qu'en France ! Mais l'enseignement est un peu laxiste, ça explique peut-être que certains lycéens de terminale ne savent pas placer New-York sur une carte…”

Noël

“Très traditionnel ! On est allés à la messe de Noël, il a neigé, on a eu nos cadeaux… Les parents m'ont offert une bible, un bon d'achat pour des vêtements et un voyage à New York avec toute la famille. Ça allait bien, jusqu'à ce que ma famille m'appelle depuis la France. Là, j'au eu un gros coup de blues.”

Choc culturel

“Nos stéréotypes sur la nourriture sont assez justes. On mangeait beaucoup de conserves, de hamburgers, de hot-dogs ou de poulet KFC. On était sans cesse à grignoter. Quand il y avait des fruits frais, on ne les mangeait pas seuls : ma mère américaine tartinait chaque quartier de pomme d'une couche de beurre de cacahuète. J'ai pris dix kilos en un an ! Heureusement qu'on faisait beaucoup de sport.”

En quoi ça m’a changé

“Je suis beaucoup plus ouvert sur les autres et j'ai l'impression de mieux me connaître. Mes rapports avec mes parents n'ont plus rien à voir, on a beaucoup moins de conflits. Je me sens reconnaissant envers eux, plus adulte.”

Le 14 janvier 2011 Marie-Aurore Ghis-Malfilatre, enquête “Ils ont osé partir”, Phosphore de janvier 2011