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En famille

Comment répondre à ses questions sur la mort ?

Pas facile de parler de la mort en général. Et avec nos enfants, encore moins. Comment répondre aux questions, parfois très difficiles, qu’ils nous posent ? Comment faire face lors du décès d’un proche et accompagner un enfant quand cette mort déstabilise les adultes eux-mêmes ?Les conseils de Marion Haza, psychologue.

 

Comment parler de la mort à un enfant ?

La règle, c'est l'honnêteté : on ne dit pas à un enfant qu'on ne mourra pas. Ce qui est essentiel, c'est de reposer l'ordre des choses. On va mourir, mais pas tout de suite. Il peut toujours arriver un accident, mais en règle générale, on meurt quand on est vieux, quand l'enfant est adulte et indépendant.

“Il faut trouver les mots adaptés à l'âge de l'enfant pour parler de la mort, souligne la psychologue Marion Haza. On peut lui en parler en s'aidant de livres qui accompagnent, qui décalent un peu la question, si l'on n'a pas envie de parler de sa propre mort. Mais si l'enfant questionne précisément à ce sujet, mieux vaut lui répondre. Quand les parents sont dans la fuite, l'enfant prend peur !” 

Les questions “dérangeantes”

“Et moi, est-ce que je vais mourir aussi ?” ; “Est-ce qu'on devient tous de la poussière après ?” ; “On va où quand on est mort ?”… Les questions directes des enfants nous déstabilisent. Surtout celles sur ce qui se passe après la mort.

“Chaque parent peut expliquer à sa manière ce à quoi il croit, souligne Marion Haza, toutes les croyances sont respectables. Elles forgent une cohésion familiale, elles se transmettent, elles rassurent l'enfant.” On n'est pas obligé de dire qu'il y a une vie après la mort si on ne le croit pas, on peut expliquer : “Ton grand-père est enterré, sa vie est terminée.” Ce qui est important, c'est de partager son émotion, de dire qu'on est triste et que c'est normal.

Les enfants doivent-ils assister aux enterrements ?

Tous les parents se demandent s'il faut emmener les enfants à un enterrement. “C'est la question des rituels, explique Marion Haza. Les cérémonies funéraires permettent de symboliser la mort, de se la représenter et de vivre son deuil. Parfois, les enfants qui n'ont pas assisté à ce moment pour dire au revoir, le regrettent ou culpabilisent.”

Si l'enfant est en demande, il est intéressant de l'accompagner dans cette démarche. S'il ne le demande pas, on ne le force pas à y aller. Il peut faire un dessin ou écrire un poème pour laisser une trace qui signifie “au revoir”.

Aux adultes de préserver ensuite le souvenir des personnes décédées. Pouvoir évoquer la personne disparue, la faire vivre à travers des souvenirs, des anecdotes, des photos, aide petits et grands à vivre leur deuil.

 

Le 6 janvier 2014
Sophie Coucharrière
Photo : Darren Baker-Thinkstock

A propos de Marion Haza, psychologue

Marion Haza est psychologue en cabinet à Carbon Blanc (33), maître de conférence à l'université de Poitiers, présidente de l'association ARCAD, association de recherche clinique sur l'adolescence.

 

Elle est également responsable d'un blog sur l'adolescence

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