En famille

Puberté et éducation sexuelle : faut-il provoquer le dialogue avec ses enfants ?

Comment répondre aux questions des enfants sur la sexualité, poser des limites, dialoguer et trouver les bons mots au moment de la puberté ? Les conseils de Parents & Enfants. Extraits.

Devancer les questions sur la sexualité à la puberté

Avant la puberté, le dialogue mérite d'être provoqué. “À la fin de la période de latence, vers 11-12 ans, il y a une certaine pudeur et il va falloir souvent devancer les questions, observe Michelle Rouyer, psychiatre. Il est important aussi de répéter les choses, que l'on ne peut expliquer à ses enfants ‘une bonne fois pour toutes’.”

Tout est alors question de dosage. Dans la mesure du possible, les échanges couleront mieux si le père parle aux garçons et la mère aux filles, qui se préparent aux grands bouleversements de l'adolescence. “Il est plus approprié qu'un homme parle à son fils de ce qui va se passer”, note Michelle Rouyer. Dans d'autres cas, celui d'une mère célibataire par exemple, la tâche pourra être confiée au parrain du garçon.

Poser les limites et les interdits

Autre rôle clé de l'adulte, poser clairement les interdits. Mais là encore, attention à la manière de faire. “Si vous dites à un petit garçon : ‘Ne touche pas à ton sexe devant les autres, c'est sale’, c'est une mauvaise limite, car on dit que c'est sale, alors qu'il faut simplement transmettre la pudeur (c'est ton corps, c'est intime, tu ne le montres pas à tout le monde)”, relève Marie-Laure de Salins. Tout comme pour les limites à poser entre frères et sœurs – notamment le respect de leurs corps respectifs –, il s'agit de donner du sens.

Se préparer à réagir à toutes les situations

Dans les faits, les questions ou situations délicates prennent souvent au dépourvu. “Le risque, c'est de réagir trop fermement, sans que l'enfant comprenne, évoque Blandine. Comme lorsque mon aîné dans le bain regarde la nudité de sa petite sœur avec insistance.

C'est pour ça que je crois qu'il faut s'y préparer avant, pour ne pas répondre par des formules toutes faites. Pour moi, j'ai pu le faire par le biais d'un livre qui m'a donné entre autres de belles idées de vocabulaire (S’il te plaît, parle-moi de l’amour, d’Inès Pélissié du Rausas, Éd. Saint-Paul).”

Le 28 juin 2010 Marilyne Chaumont