Les enfants rêvent-ils toujours d’être des princesses ou des chevaliers ?

Les princesses et les chevaliers, remis au goût du jour par les éditeurs, les fabricants de jouets, le cinéma ou la télévision, occupent encore l’imaginaire des enfants, parfois très jeunes… Pourquoi leur plaisent-ils toujours autant ?

 

Des déguisements, du rose et des paillettes

Janne a 6 ans. Et comme la plupart de ses amies, elle aime les princesses. Elle adore se déguiser en princesse, le rose, les paillettes… Son père explique : “Pour Janne et ses copines, c'est magique de se retrouver toutes habillées en princesses, lors des fêtes d'anniversaire par exemple, de partager cet univers bien à elles.”

Il remarque que c'est “sans doute lié aux jouets, et aux histoires qui vont avec”. Sa fille a notamment un certain nombre de DVD dans lesquels Barbie est… une princesse.

Un créneau porteur pour les fabricants de jouets !

Livres et marques de jouets se sont en effet engouffrés dans ce créneau porteur. Même Lego, marque de jeux de construction autrefois destinés aux petits garçons, a sorti un château de princesse pour les fillettes de 18 à 36 mois.

Christine Detrez, maître de conférence en sociologie à l'ENS de Lyon note que les cibles ont évolué. “Autrefois, par exemple, les Barbies étaient destinées à des petites filles jusqu'à 9 ou 10 ans. A présent, la marque vise en priorité des enfants de 4 à 5 ans.”

Les nouvelles princesses travaillent et quittent leur prince

Les princesses d'aujourd'hui n'ont plus rien de commun avec celles d'antan. Dans Shrek, la princesse rote, Barbie sort une princesse mousquetaire, alors que Disney, dans La Princesse et la grenouille, fait de Tiana une héroïne travailleuse et ambitieuse.

“Le modèle de la femme a changé, et avec lui le modèle de princesse, analyse Christine Detrez. La princesse moderne est plus affirmée, plus indépendante. Elle copie le stéréotype masculin. C'est par exemple frappant dans Barbie et les Trois mousquetaires (Une pour toutes et toutes pour une !) où, à la fin de l'histoire, elle laisse le prince en plan.”

Un modèle qui n’évolue pas beaucoup pour les garçons

Du côté des garçons, super-héros, pirates, espions ou magiciens ont envahi leur imaginaire. Ce qui revient au mythe des chevaliers, pour la sociologue Christine Detrez. “Le modèle, pour les garçons, n'évolue pas beaucoup. Ce sont toujours les mêmes valeurs qui sont mises en avant : le courage, le dynamisme, mais également une obligation de la performance.”

 

Le 5 mai 2010 Oanna Favennec

• < Page précédente
• 1
• 2
• Page suivante >