En famille

Le pouce en trois questions

Pour quelles raisons un enfant suce-t-il son pouce ? Est-ce si mauvais qu’on le pense et faut-il l’aider à arrêter ? Réponses de la pédopsychiatre Valérie Giaccone-Marcesche.

Pourquoi suce-t-il son pouce ?

Sucer son pouce est un acte de succion inné et spontané - on voit des fœtus sucer leur pouce dans le ventre de leur mère ! Le pouce devient, après la naissance, un “régulateur” : les nourrissons le prennent dans des moments particuliers, quand ils ont faim, sommeil, ou qu'ils ont besoin de se rassurer. Car le pouce est une excellente source d'apaisement, de réassurance.

L'enfant, en grandissant, va trouver d'autres points d'appuis pour se rassurer, se ressourcer : les jeux, l'observation des autres, la parole, le dialogue, lui permettent de mettre des mots sur ses inquiétudes.

Le pouce serait-il un bienfait ?

Pour les tout-petits, c'est une source naturelle d'apaisement. L'enfant le prend quand il veut, quand il en a besoin. Grâce au pouce, il apprend à s'auto-apaiser, à trouver ses ressources intérieures. En grandissant, le pouce devient souvent une habitude.

Mais il ne faut pas passer à côté des enfants pour lesquels le fait de sucer son pouce s'inscrit dans un ensemble de difficultés.

Faut-il l'aider à arrêter ?

C'est important que la demande vienne de l'enfant. Souvent d'ailleurs, elle est ambivalente : “aide-moi à arrêter, mais je suis tellement bien avec !” Le sparadrap, le vernis et autres méthodes qui rendent l'enfant passif, dépendant d'une intervention extérieure, me semblent peu gratifiantes pour lui.

Il faut que l'enfant s'approprie son cheminement. C'est tellement porteur sur le plan de l'estime de soi, de la confiance en soi, de réussir par soi-même !

Le 4 mars 2014 Sophie Coucharrière - Pour le magazine Astrapi
Photo : Pohreen-Thinkstock