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Parents

Témoignage : « J’ai trop voulu bien faire ! »

Sophie a 38 ans. Maman d'une pré-ado de 9 ans, elle est aussi, depuis dix ans, la belle-mère des trois premiers enfants de son mari, un garçon et deux filles, nés eux-mêmes de deux mamans différentes. Témoignage.

 

Comment avez-vous abordé cette « fonction » de belle-mère ?

J'étais très anxieuse. Je n'avais que 28 ans et n'avais jamais vécu avec quelqu'un, encore moins avec des enfants ! Je me suis dit qu'il fallait absolument que les enfants m'acceptent, que si ça ne marchait pas, je partirais. Il était hors de question de demander à mon compagnon de choisir entre moi et ses enfants. Avec l'aîné, c'était plus simple. Ses parents étaient séparés depuis longtemps, et je ne prenais pas la « place » de sa mère. Pour les filles, c'était autre chose... Leurs parents venaient juste de se séparer quand je suis arrivée, et elles n'avaient que 8 et 3 ans.

Comment cela s'est-il passé ?

J'ai essayé d'être le plus naturelle possible. Je me suis beaucoup investie avec elles, notamment par le biais du jeu. Je me suis mise à leur niveau pour essayer de créer un lien. Mon compagnon m'a toujours laissé suffisamment de place auprès d'elles. J'avais le droit de m'en occuper, de prendre des décisions et de les punir, même, si c'était nécessaire. Cela nous a permis de trouver rapidement un équilibre. Leur mère, de son côté, était elle aussi en train de refaire sa vie ; cela a sûrement évité des conflits. Mais j'ai quand même fait des erreurs !

Que voulez-vous dire par « des erreurs » ?

Je pense qu'à cette époque, je me suis un peu trop impliquée dans la vie des filles, en oubliant parfois qu'elles avaient une mère ou en me mettant en compétition avec elle sans m'en rendre compte. Je me mettais une pression folle : il fallait que tout soit parfait, que tout roule. J'ai peut-être, inconsciemment, voulu être une meilleure mère que leur propre mère. C'est très compliqué d'être beaux-parents : on se sent parent sans l'être vraiment. Il faut trouver l'équilibre dans tout ça.

Et la naissance de la petite dernière n'a pas bouleversé cet équilibre ?

Non, je pense même qu'elle a fédéré la famille. Elle est le pivot autour duquel nous nous retrouvons tous. D'ailleurs, les enfants, entre eux, ne s'appellent jamais « demi-frère » ou « demi-sœur » : ils sont frères et sœurs, un point c'est tout. Leurs conflits sont ceux d'une fratrie « normale ».

D'après vous, quel est le secret de la réussite ?

Le respect et le dialogue. Le plus difficile, pour moi, ce sont les petites choses du quotidien. Quand les règles ne sont pas du tout les mêmes dans les deux foyers, il faut réussir à faire coexister des mondes et des modes de vie différents. Mais ce sont nous, les adultes, qui sommes à l'origine de cette situation ; c'est donc à nous d'assumer et de tenir le gouvernail. Il faut que chacun se sente respecté. Et puis ça marche parce que je les aime !

 

Le 23 octobre 2009 Propos recueillis par Tiphanie Truffaut

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