Comment les enfants handicapés sont-ils accueillis à l’école ?

En 2010, les parents ont toujours du mal à faire scolariser leur enfant handicapé près de leur domicile, malgré l’adoption de la loi du 11 février 2005 “pour l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées”. Entretien avec Marie-Christine Philbert-Parent, présidente de la Fnaseph.

 

Pourquoi est-il important d’intégrer les enfants handicapés dans le système scolaire ordinaire ?

Au-delà des bienfaits pour l'enfant, je défends avant tout le droit à l'école pour tous. Les enfants handicapés sont des enfants, avant d'être des “handicapés”. Et dans notre pays, un enfant va à l'école, par définition, par droit. Mais les situations de handicap sont très variées et tous les enfants ne peuvent pas être scolarisés de la même manière.

La scolarisation est un droit, à condition que le projet de l'enfant et des parents soit bien évalué et construit par une équipe pluridisciplinaire (médecins, enseignants, psychologues…) de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). L'enfant doit être scolarisé dès l'école maternelle, cette étape est indispensable : si elle est ratée, c'est toute la poursuite de la scolarité qui est compromise.

Y a-t-il eu une évolution depuis ces dernières années ?

Ma fille de 31 ans vit avec une trisomie 21. Elle n'a été scolarisée que jusqu'au CE2. Aujourd'hui, les parents d'enfants en situation de handicap réclament des places à l'école, comme les parents de n'importe quel enfant.

Pour eux, la rentrée des classes est souvent l'un des moments les plus angoissants de l'année : si leur enfant ne peut pas entrer à l'école, cela signifie qu'il n'est pas reconnu comme un enfant. Il est vrai que les choses avancent du point de vue des mentalités. Depuis la loi de 2005, les règles sont davantage affirmées.

Quelle est l’attitude des enseignants ?

De moins en moins d'enseignants s'opposent à l'intégration des enfants handicapés, mais beaucoup sont inquiets et continuent à appréhender cet accueil, ne sachant pas toujours comment faire. Les enseignants se posent et posent beaucoup de questions, ce qui, en fait, est plutôt sain.

En revanche, la question du manque de moyens reste constamment posée, justifiée ou non d'ailleurs. Pourtant, il ne faut pas confondre la question des moyens et le droit d'aller à l'école, ce que l'on a fait pendant longtemps.

 

Le 1 janvier 2009 Sophie Furlaud et Marie-Christine Philbert-Parent, pour Pomme d'Api

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