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En famille

Première colonie de vacances : comment faire pour que ça se passe bien ?

L’an passé, environ 1 million et demi d’enfants et ados sont partis en colo ou en séjour linguistique. Cette année, vous inscririez bien votre «grand» dans cette colo des Apprentis fermiers, mais n’est-il pas trop jeune ? Ce séjour est-il adapté ? Le tour de vos questions avec Dana Castro, psychologue*, et Frédéric Dauvé, formateur Bafa à l’UFCV**.

 

Est-ce une bonne idée de préparer la valise avec lui ?

5 culottes, 5 paires de chaussettes, …  la colonie vous adresse une « liste conseillée ». Faire ensemble la valise est un bon moment pour le préparer et lui expliquer ce qu’il va faire : « des petites bottes, c’est mieux pour aller voir les animaux ! » N’oubliez pas de coudre son nom sur chaque article et de lui montrer ce petit repère. « Ce qui est important, ajoute Dana Castro, c’est de rassembler des objets auxquels il tient. Son doudou bien sûr, mais pas seulement. Et pas forcément votre photo, mais une figurine, son pyjama préféré… » Pourquoi a-t-il le blues, notamment le soir dans ces moments où il entre en lui-même ? questionne encore la psychologue : « Parce que cet univers étrange l’inquiète. Avec tous ces objets familiers, et des animateurs présents, qui savent repérer les petits anxieux et distribuer des câlins, il n’y a aucun souci à se faire !  »

J’ai peur d’avoir les larmes aux yeux sur le quai du train…

Ah non ! Pas de larmes, votre tout-petit est une éponge. Votre enfant partira serein s’il vous sent heureuse de le voir grandir. Ne cédez pas à la panique si vous avez l’impression que l’équipe n’est pas totalement à la hauteur le jour J… Très souvent le directeur est déjà sur place, d’autres animateurs sont sur le lieu… Essayez de créer un lien avec un enfant du même âge : « Tu vois lui aussi a un doudou lapin… » Ensuite un bisou, un petit signe de la main et hop, le train part…

Puis-je l’appeler tous les jours ?

Le plus souvent, vous avez le droit de l’appeler à condition de respecter certains créneaux horaires. « Mais je le déconseillerais, nuance Dana Castro. Cela peut créer des injustices. Un petit camarade peut se sentir abandonné… Ce qui peut être intéressant pour garder le lien, c’est que chacun, avant le départ décide de se faire un cadeau pendant le séjour. De votre côté, vous pouvez lui coller des images dans un cahier ou lui confectionner une petite poupée, une maquette d’avion… de son côté, il peut collecter un petit sac de souvenirs : une plume du poussin, un joli galet, une feuille… ou encore faire des dessins… Ainsi votre enfant est dans l’action, il positive la séparation, anticipe son retour avec douceur… »

Et lui écrire ?

Oui, envoyez-lui des cartes… avec des chatons, par exemple. Le message principal ? On est fier, tu es grand, tu nous raconteras à ton retour. « Calez-vous sur des petites anecdotes, précise la psychologue. « Ce matin, la boulangère m’a dit : mais il est où Théo ?  Et j’ai répondu : en colonie. Elle a dit : Quelle chance vous avez d’avoir un grand garçon comme ça… » « Ecrivez ce que vous voulez… tant que ça sert à votre enfant ! » s’amuse Dana Castro. Inutile de rajouter : « Tu me manques et tout le monde déprime ». N’hésitez pas à le faire rêver un petit peu sur son retour : « J’ai vu quelque chose qui irait bien dans ta chambre… Surprise ! »  Mais attention, ne changez quand même pas tout le mobilier en son absence !

Si ça ne se passe pas bien ?

Malgré vos précautions, il peut arriver – à la crèche, à l’école comme en colonie – un accident de parcours… «Le pire serait pour lui de vivre un moment de solitude ou de honte… même si je n’imagine guère un animateur se moquer de son pipi au lit ! » Inutile d’anticiper avant son départ des faits qui à 99 % ne risquent heureusement pas d’arriver en lui disant : « Appelle-moi que si c’est grave… » A 4 ans, avoir un peu de blues le soir, c’est grave ! L’important en colonie, comme ailleurs, est de pouvoir dédramatiser une expérience désagréable. « Par exemple, en lui racontant à son retour une aventure similaire qui vous est arrivée, confie Dana Castro. Ou à son tonton quitte à broder un peu : il faut que l’anecdote concerne une personne du même sexe et du même âge… » Si les choses étaient plus graves — fait rare tant les lieux sont contrôlés aujourd’hui – il est important pour votre enfant de sentir qu’il est compris, secouru et que même il peut agir après coup en parlant ! « Tu vois, grâce à toi, cette personne ne s’occupera plus des petits… » « Mais insiste la psychologue, n’oubliez pas que les enfants entre eux ont une immense capacité à se soutenir, à se consoler quand il faut, on les voit qui se tiennent par la main et passent du temps ensemble quand ils ont le blues… »

Au retour, je lui pose plein de questions… ?

Et vous serez peut-être déçue comme à la sortie de l’école quand votre tout-petit n’est pas trop bavard. Ses progrès parleront pour lui… Vous serez heureuse de constater combien il a gagné en autonomie. A vous de verbaliser là encore le souvenir, pour que définitivement l’expérience soit très valorisante…

*Dana Castro, psychologue clinicienne, vient de publier Petit silence et Petit mensonge, le jardin secret de l’enfant. Elle est également auteur de Ça va pas fort à la maison, aux éd. Albin Michel.
** Union française des centres de vacances et de loisirs, www.ufcv.fr

 

Le 14 avril 2014
Agnès Barboux
Photo : Diego Cervo-Thinkstock

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