Troubles du sommeil : Que faire si bébé dort mal ?

“Dormir comme un bébé”, voilà une expression qui fait rire jaune certains parents épuisés par leur tout-petit qui semble décidé à ne pas les laisser fermer l’œil de la nuit. Pourtant, quelques mesures simples suffisent souvent à régler les problèmes de sommeil…

 

Peut-on parler de troubles du sommeil pour un enfant ?

Marie-Josèphe Challamel : Oui. Le trouble du sommeil le plus fréquent chez le jeune enfant est l'incapacité à s'endormir seul, sans l'aide de ses parents. Les problèmes d'endormissement, les éveils nocturnes touchent 30 à 50 % des enfants de 2 à 3 ans.

Par ailleurs, certaines études concernant l'usage de la télévision sont alarmantes. Il est important de rappeler qu'un temps trop important passé devant un écran va perturber le rythme et la qualité du sommeil.

Chez le tout-petit, les troubles du sommeil peuvent être dus à un syndrome douloureux, à une maladie infantile… Mais la plupart du temps, les perturbations sont liées à une mauvaise mise en place du rythme jour/nuit. Il a manqué de ce qu'on appelle les “donneurs de temps”, des repères qui permettent de différencier les deux grandes phases de la journée.

Comment mettre en place ces repères ?

M.-J. C. : La question du conditionnement est absolument déterminante. Les parents doivent fournir à l'enfant les indicateurs qui lui permettront d'acquérir un rythme de sommeil satisfaisant, et ce dès le plus jeune âge.

C'est-à-dire qu'ils doivent adapter leur comportement aux différents moments qu'ils partagent avec bébé : la nuit, fermer les volets, parler doucement, ne pas interagir avec lui en jouant ou en entamant une partie de chatouilles ; le jour, laisser les volets entrouverts, même pendant la sieste, jouer, rire… Mais les “donneurs de temps” les plus importants sont des heures de lever et de coucher régulières.

Le deuxième aspect du conditionnement concerne l'endormissement. L'enfant doit très vite savoir s'endormir seul. Les tout premiers mois passés, mieux vaut ne pas le bercer, l'endormir dans les bras, lui tenir la main… Cela évitera ensuite qu'il ne vous appelle pour vous signaler ses éveils nocturnes.

C'est en effet la première cause de troubles du sommeil chez les petits et cela peut durer jusqu'à l'âge de 3 ou 4 ans. Bien sûr, cela n'empêche en rien la lecture d'une histoire, un petit câlin, une chanson… Mais quand le rituel du coucher est achevé, il faut savoir dire “bonne nuit” et s'esquiver sur la pointe des pieds.

 

Le 8 octobre 2011 Marie-Josèphe Challamel, enseignante, chercheuse et ancienne responsable de l’Unité de sommeil de l’enfant à l’Inserm de Lyon. Propos recueillis par Lise Irlande-Guilbault pour le magazine Picoti.

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